Division du monde arabe : les troupes occidentales progressent Dans le cadre de la 1ère croisade, le morcellement voire même une nette division au sein du monde arabe profitent à la progression des troupes occidentales dès leur entrée en Asie Mineure (actuelle Turquie), et rend inefficace toute tentative de résistance.
Début de la riposte arabe "unifiée" Ce n'est qu'en 1111 que le calife d'Alep alerte le sultan de Bagdad pour lui faire prendre conscience de la gravité de la situation :
Le maître d'Alep et de Mossoul (Zinki puis son fils Noureddin) sera à partir de 1130 l'artisan de la riposte victorieuse du monde arabe à l'occupation occidentale : un leader musulman fait enfin preuve de rigueur, de persévérance et de sens de l'Etat :
Le monde arabe est enfin saisi d'enthousiasme pour le jihad (guerre sainte) avec pour objectif commun de libérer les territoires occupés et surtout la symbolique Jérusalem : Zinki puis son fils tirent de leurs victoires un immense prestige et apparaissent progressivement comme les sauveurs de la cause arabe.
Les reconquêtes de Saladin En 1169, l'Egypte tombe sous le contrôle d'un général Kurde à la solde de Noureddin : il lui aura fallu 3 campagnes pour y parvenir, et il est nommé vizir. Après sa mort, son neveu Saladin le remplace dans ses fonctions et il se positionne rapidement comme le maître incontesté de l'Egypte, en proclamant contre son gré la déchéance des Fatimides chiites.
La reprise en main par les Occidentaux Suite aux défaites et à la reprise de la Ville Sainte,
les troupes franques sont alors complétées par des renforts
considérables venus d'Occident : commence en 1189 la 3ème
croisade : les 3 grands souverains d'Occident, les rois Philippe Auguste,
Richard Coeur de Lion et l'empereur d'Allemagne Frédéric
Barberousse rassemblent leurs contingents et font le "votum crusis"
(voeu de croisade). Bien que la mésentente entre les souverains français et anglais soit préjudiciable à l'efficacité de l'expédition, les occidentaux assiègent et prennent la ville de Saint-Jean-d'Arc en 1191 au terme d'un long siège ... de 2 ans ! Les 2700 soldats musulmans et les 300 femmes et enfants sont massacrés. Après de nombreux affrontements sans résultat décisif, Richard Coeur de Lion négocie en 1192 avec Saladin le traité de paix de Jaffa :
Les croisades suivantes La mort de Saladin en 1193 plonge le monde arabe dans la guerre civile : l'empire est dépecé entre 3 de ses fils (qui contrôlent soit l'Egypte, soit Damas, soit Alep). Mais c'est un des frères de Saladin (al-Adel) qui parviendra après 9 années de combats, d'alliances et de trahisons à réunifier le monde arabe, qui connaît alors une période de paix et de prospérité : le nouveau sultan instaure avec les occidentaux une politique de coexistence pacifique, de tolérance et même d'échanges commerciaux (des marchands italiens sont encouragés à s'installer en Egypte).
Par leur propre intérêt, les occidentaux vivant en Syrie ou en Egypte n'ont pas l'intention de reprendre les hostilités, mais ce n'est pas le cas de ceux vivant en Europe. Si la 4ème croisade est détournée de sa cible initiale par les vénitiens (4ème croisade), une nouvelle invasion occidentale visant l'Egypte est tentée en 1218 (la 5ème croisade) : des dizaines de milliers d'occidentaux assiègent puis prennent la ville égyptienne de Damiette. L'annonce de cette agression affecte le sultan à tel point qu'il succombe à une crise cardiaque ! 3 années plus tard, l'armée occidentale sur le chemin du Caire est surprise par une crue du Nil et doit capituler : les musulmans leur imposent de libérer Damiette en échange de la possibilité de reprendre la mer sans être inquiété.
La 6ème croisade : au titre d'un accord avec le nouveau sultan al-Kamel, Jérusalem et une fine bande de terre (Nazareth et Bethléem) sont concédées en 1229 à l'empereur d'Allemagne Frédéric II Hohenstaufen qui devient roi de Jérusalem. Les musulmans conservent l'emplacement du temple avec les mosquées d'Omar et Al-Aqsâ. Cet accord diplomatique sans une goutte de sang entre l'empereur et le sultan étonne tout le monde :
Le neveu du sultan an-Nasser s'empare à nouveau de Jérusalem à l'occasion d'un raid surprise en 1239 : c'est une explosion de joie dans le monde arabe. Mais il préfère se retirer car ne se juge pas capable d'en assurer la défense.
Le roi de France Louis IX (futur Saint-Louis) organise et mène en 1248 la 7ème croisade : ses troupes débarquent à Damiette en 1249 et la ville est rapidement abandonnée aux conquérants. La ville de Mansourah est également prise en 1250 par les croisés avant d'être libérée par les cavaliers mamelouks turcs. La position française devient indéfendable et Louis IX est contraint à la négociation (il avait refusé après la prise de Damiette la proposition du sultan d'échanger la ville occupée contre Jérusalem) : il capitule et est fait prisonnier : il sera libéré après le retrait complet des troupes françaises d'Egypte ... et le versement de 1M de dinars. Les mamelouks prennent le pouvoir Mais la situation se complique ! Le sultan est renversé par les mamelouks turcs qui mettent au point un plan unique dans l'histoire arabe pour se conférer de la légitimité : ils désignent comme sultane et reine la femme du sultan qu'ils viennent d'assassiner puis lui font épouser un chef mamelouk qui devient ainsi sultan ! La politique mamelouk marquera un net durcissement de l'attitude du monde arabe face aux occidentaux.
Le monde musulman subi ensuite une autre menace : les mongols détruisent Bagdad et massacrent sa population en 1257, avant de s'en prendre en Syrie à Alep, Damas, Naplouse et Gaza en 1260. Ce sont les mamelouks d'Egypte qui chasseront ces derniers de Syrie la même année : ils réunissent ainsi sous leur autorité l'ancien territoire contrôlé par Saladin. En 1266, le sultan mamelouk Baibars prend aux occidentaux la ville d'Antioche et réduisent en esclavage ses habitants (ce qui n'était pas l'habitude des sultans précédents). La réaction des occidentaux ne se fait pas attendre : le roi de France Louis IX organise la 8ème croisade et débarque avec 6000 hommes près de Tunis. Mais il meurt peu après victime d'une épidémie de peste et de dysenterie ce qui incite le reste de son armée, éprouvée également par la maladie, à rentrer en France.
La ville d'Acre est épargnée grâce à une trêve
: elle devient un comptoir commercial bénéfique tant aux
vénitiens qu'aux mamelouks, véritable liaison entre les
2 mondes. Mais les chevaliers venus d'Occident vont mettre à mal
cette quiétude en tuant des commerçants musulmans : l'armée
musulmane, qui jouit d'une nette supériorité numérique
envahit alors toute la ville en 1291. Les dernières
possessions occidentales (Beyrouth et Tyr) sont abandonnées définitivement
par leurs occupants mettant fin au rêve occidentale à 2 siècles
de présence franque en Orient.
|