Cathédrale Notre-Dame-de-Paris
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La construction de Notre-Dame de Paris s'inscrit dans le grand courant de construction et de reconstruction qui naît vers l'an mil et perdurera jusqu'à la fin du XIVème siècle.

Maurice de Sully, initiateur du projet

Maurice de Sully, d'origine modeste, devient évêque de Paris en 1160 et décide dès son intronisation la construction de la cathédrale dont la 1ère pierre sera posée en 1163 : il entreprend de donner à la capitale une cathédrale monumentale, à l'image de l'Abbé Suger avec sa basilique de Saint Denis.

En 2013, nous fêtons donc les 850 ans de la pose de la 1ère pierre !

La localisation retenue est l'île de la Cité, qui est un lieu sacré depuis 2000 ans : un temple gallo-romain, une basilique puis une église romane avait en effet été successivement dressés à cet endroit.

Maurice de Sully obtient le financement nécessaire à cet ambitieux projet grâce à une gestion efficace des biens ecclésiastiques affectés à sa charge et aux offrandes qui seront apportées par les fidèles. Il bénéficie également d'offrandes royales et de la coopération de certaines corporations.


Photo JFM - Vue des quais de la Seine de la façade sud avec le portail de Saint-Etienne

On voit sur ce panoramique que le plan général de Notre-Dame est simple et harmonieux : 130m de longueur, 48m de largeur, 35m de hauteur sous voûte et 69m au sommet des tours.

Un chantier qui durera 170 ans

Les successeurs de Maurice de Sully, Eudes de Sully, Guillaume d'Auvergne ou Simon Matifas de Buci auront à coeur de mener le chantier à son achèvement en 1330.

Voici les grandes étapes de l'avancement des travaux :

  • 1163-1182 : construction du choeur avec son double bas-côté, sans les chapelles. L'autel est consacré en présence du légat du Pape,
  • 1185-1196 : construction de la nef, à l'exception des deux premières travées,
  • 1208-1225 : construction de la façade occidentale et de la base des tours,
  • 1240 : élévation de la tour sud,
  • 1245 : élévation de la tour nord,
  • 1250-1267 : agrandissement des transepts nord et sud,
  • 1235-1250 : construction des chapelles de la nef,
  • 1296-1330 : achèvement de la construction avec les chapelles du chevet : les plans d'origine n'auront été que très peu modifiés.

La cathédrale sera déjà avant son achèvement le siège des grands événements religieux et politiques : : on peut citer durant le moyen-age le Te Deum à l'occasion des victoires de Philippe Auguste ou l'accueil de la Couronne d'épines rapportée par Saint Louis avant la construction de la Sainte Chapelle. Et viendront ensuite le procès de réhabilitation de Jeanne d'Arc en 1455, le sacre de l'Empereur Napoléon en 1804, et plus récemment la messe de la libération de Paris en 1945 ou encore l'enterrement du Général de Gaulle en 1970.

Photo JFM : vue panoramique de l'intérieure de la cathédrale :
du chevet à la croisée d'ogive

Photo JFM - Chevet de la cathédrale :
on voit les arcs-boutants avec leur portée de 15m
Photo JFM - Vue intérieure de la rose

 

Les différentes parties de la façade de la cathédrale


Photo JFM - La photo est déformée car il a fallu une vue panoramique pour visualiser tout le bâtiment depuis l'endroit où j'ai pris la photo.

  • Les portails : les statues et gravures qui les composent avaient pour mission de "composer une bible de pierre" pour le peuple qui ne savait pas lire. Ils racontent donc l'histoire sainte dans les tympans (espace entre les arcs surmontant les portes et les portes elles-mêmes) et les voussures (parties cintrées au dessus des portes):
    • Portail de la Vierge, à gauche,
    • Portail du Jugement Dernier au centre : on peut voir la "pesée des âmes" qui détermine si les hommes sont emmenés au ciel par les anges ou en enfer par des démons, sous le regard du Christ, juge suprême.
    • Portail de Sainte Anne à droite : il réemploie des sculptures antérieures à la construction. On remarque la Vierge avec l'enfant Jésus
  • La galerie des Rois : la Galerie des Rois abrite 28 statues de souverains de Juda et d'Israël ayant régné avant Jésus-Christ (il sont les ancêtres du Christ par la Vierge). On retrouve d'ailleurs cette généalogie biblique sur les cathédrales de Chartres, d'Amiens et de Reims.


Photo JFM - La galerie des rois ... qui sont des copies commanditées par Viollet-le-Duc

  Assimilant ces statues à des membres de la royauté française, les révolutionnaires les détruiront en 1793 pour effacer toute trace de féodalisme. Les statues seront vendues à un entrepreneur comme pierre à bâtir : par respect, ce dernier enfouira ces précieuses reliques du XIIIe pour les protéger. 21 têtes originales ont ainsi été retrouvées en 1977, lors de travaux dans la rue de la Chaussée-d'Antin.

Bien que mutilées par leur chute, les têtes ont conservé des traces de polychromie (du rose sur les pommettes, du rouge pour les lèvres, de l'ocre jaune rehaussé de rouge ou du bleu-gris sur les cheveux et la barbe, du noir pour les sourcils).

  • La galerie des chimères :

    Située à 46m de hauteur, cette galerie permet de cotoyer des chimères, qui représentent des monstres ou êtres fantastiques (à ne pas confondre avec les gargouilles dont la fonction est d'évacuer l'eau). La vue sur le parvis y est magnifique, et on peut ensuite accéder au sommet de la tour sud, qui offre une vue panoramique sur tout Paris.


Photo JFM - Vue depuis la galerie des chimères - Surplombant la ville, elle semble veiller sur la Tour Eiffel.

  • La Rose : avec son diamètre de 10m, elle est restée longtemps la plus large ... les constructeurs ayant peur de la fragilité engendrée par cette fine dentelle de pierre. Elle forme une auréole à la statue de la Vierge avec l'enfant, encadrée par deux anges.

  • Les tours : elles culminent à 69m du sol et les baies étroites de 16m de haut donne une impression de légèreté. Le bourdon de la tour sud (à droite) pèse 13 tonnes !

Le devenir du bâtiment : restauration plus classement

Une vaste opération de restauration est prescrite suite au mouvement romantique et au célèbre roman de Victor Hugo "Notre-Dame-de-Paris" sorti en 1831 : le manque d'entretien avait en effet accéléré la détérioration de la cathédrale. C'est Viollet-le-Duc qui sera chargé de la rénovation en 1845 : une nouvelle flèche, un nouveau dessin pour la rosace du transept sud et un renouvellement des statues et bas-reliefs seront les marques contestées de son programme de rénovation.

Photos JFM - Deux éléments emblématiques de la rénovation de Viollet-le-Duc

La flèche initiale datant de 1250 a été démontée à la Révolution : elle comporte à sa base les statues de cuivre des douze apôtres (Viollet-le-Duc s’est fait représenter sous les traits de saint Thomas ...).
Elle est composée de 500 tonnes de bois, 250 tonnes de plomb, et monte à 93 m !
Le coq situé à son sommet contient trois reliques : une de la Sainte Couronne d’épines, une de Saint Denis et une de Sainte Geneviève.

Puis l'Ile de la Cité sera restructurée par le baron Haussmann en supprimant notamment les habitations trop proches pour mettre en valeur Notre-Dame au fond d'un immense parvis. Une phase de rénovation est en cours sur le bâtiment depuis 1991 (échafaudages visibles sur la Tour nord sur la photo ci-dessous).

 

Ces constructions sont remarquables, car elles dénotent un "sens développé du temps" : les initiateurs de ces projets étaient capables de se projeter sur plusieurs générations dans le futur, au lieu de simplement agir pour des résultats à court terme. Il fallait au moins un siècle (voir plus de 3 pour celle de Chartres) pour construire une cathédrale, alors qu'il ne faut aujourd'hui que quelques années pour les projets les plus ambitieux ...

 

Enfin, depuis 1991, la cathédrale est incrite au Patrimoine mondial de l'UNESCO.

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