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La "Via Domitia"
faisait la liaison entre l'Italie du nord
et l'Espagne en traversant en particulier les villes
de Briançon, Gap, Cavaillon, Nîmes,
Montpellier, Narbonne et Perpignan.
Elle a été conçue par le proconsul
Domitius Ahenobarbus, à qui elle doit
son nom, en 118-117 av. JC. |
Son état de conservation est hélas inégal
selon sa situation géographique : dans les grandes
plaines du Languedoc-Roussillon, son tracé est
parfois encore visible dans le paysage tandis que dans
les parties de montagne, lérosion naturelle
et le climat rendent le repérage du tracé
antique plus difficile.

Photo JFM : ce plan situé
à Narbonne illustre le parcours de la voie antique
de la Via Domitia,
des Pyrénées aux Alpes, reliant l'Espagne
à l'Italie.
Oppidum et relais d'Ambrussum
Le site d'Ambrussum est situé près de
la ville de Lunel dans l'Hérault : il comporte
un pont romain, les reste de l'opidum et une portion
de la Voie Domitienne :
Le pont Ambroix permettait à la Via Domitia
de franchir le Vidourle : sa longueur de 180m, bien
supérieure à la largeur du cours d'eau,
permettait une élevation de la voie qui rejoignait
ainsi la colline de loppidum à mi-hauteur.

Photo JFM : vue d'ensemble de la
seule arche subsistant du pont romain
Les violentes crues du Vidourle ont peu à peu
emporté les arches :
- il en possédait initialement au début
du Ier siècle de 11 à 13 (selon les
sources ...),
- au XVIIIème, il nen restait que 3,
- quand Gustave Courbet a immortalisé le pont
au XIXème, seules 2 sont visibles,
- enfin, suite à une crue de 1933, il ne subsiste
qu'une arche orpheline et un pilier.

Pont d'Ambrussum de Gustave Courbet,
peintre réaliste (1819 - 1877)
- Portion de la Via Domitia :
On peut se promener le long de la Via Domitia, sur
un tronçon d'environ 200m : on remarque nettement
les ornières creusées par les chars..
Des fouilles récentes ont permis de mettre au
jour les fondations d'un relais de la Voie Domitienne,
qui était une étape entre Nîmes
et Castelnau-le-Lez.
Les fouilles ont également permis de découvrir
des ruines plus anciennes, datant du 3ème
siècle avant JC : il s'agit d'un Oppidum
constitué d'un rempart comportant 25 tours
et de maisons gallo-romaines.
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Photo JFM
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La Via Domitia réapparaîtà
Narbonne !
Une portion dallée de la Via Domitia
a été retrouvée en plein centre de Narbonne
en 1997, juste devant l'hôtel de ville.
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C'est à l'occasion de travaux de raccordement
pour les eaux pluviales que cette découverte
a été réalisée à
2 mètres en dessous du niveau actuel de la place.
Cette portion a été datée à
10 avant JC par une pièce de monnaie trouvée
sous une dalle : il s'agit donc d'un tronçon
qui avait été réaménagé
car la voie a été construite à
partir de 121 avant JC par le proconsul Domituis Ahenobarbus
La Via Domitia constituait également le Cardo Maximus
(axe nord-sud ) au sein de la cité romaine de Narbonne.

Photo JFM : certaines des dalles
laissent apparaître des ornières, creusées
par les roues des chars.
Pour figurer l'origine romaine de Narbonne,
la louve est d'ailleurs visible, trônant
au dessus d'une arche de la ville : selon la
légende, elle a nourri les orphelins
Remus et Romulus, à l'origine de la fondation
de la ville de Rome.
Cela permet de rappeler que la ville a été
créée en 118 avant JC par un romain,
Domitius Ahenobarbus, qui fonda la colonie de
Narbo-Martius (la plus ancienne créée
hors d'Italie) principalement pour tenir la
route d'Espagne et s'assurer d'une base pour
contrôler le commerce de la région.
En 45 avant Jésus-Christ, César
établit à Narbonne ses vétérans
de la Xe légion avant de retourner à
Rome après la guerre d'Espagne. La ville
deviendra la capitale d'une immense province,
la Gaule Narbonnaise, qui s'étendait
alors de Toulouse au lac Léman.
Photo JFM
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Pour en savoir plus : visitez le site du projet
européen INTERREG MEDOCC, fruit d'un partenariat
entre dix-sept partenaires d'Europe Méditerranéenne
de France, d'Italie, d'Espagne, de Grèce, du
Portugal, d'Algérie et de Tunisie !
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