Invasion des Huns (milieu du Ve)

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Invasion de la Gaule par les huns

Le roi des huns Attila décide d’envahir la Gaule vers le milieu du Ve siècle. Après avoir soumis les peuples barbares qui n’ont pas fui dans l’Empire Romain et après s'être approprié les richesses d’Orient, le roi barbare recherche de nouvelles victoires. Il prétexte vouloir prendre possession de sa dot car la soeur de l'empereur Valentinien III, en manque de pouvoir impérial, lui a proposé le mariage.

 


Entrée d'Attila à Vienne d'Albin Egger-Lienz
Traversée du Rhin par les huns
(Histoire de France en BD de Larousse)
Les huns au combat
(Histoire de France en BD de Larousse)

Il rassemble alors une troupe germano-hunnique de 50 000 hommes et ravage tout le nord de la Gaule : les invincibles légions romaines qui ont inventé jadis d'efficaces tactiques de guerre comme le hérisson ou la tortue sont souvent impuissantes contre les huns qui se refusent aux batailles rangées et savent se disperser en bandes mouvantes pour mieux se regrouper là où on ne les attend pas.

  • la ville de Metz est incendiée en totalité et Reims est détruite,
  • il s’arrête devant Paris sans l’envahir : cet épisode va valoir à Sainte Geneviève, qui implore les parisiens de ne pas abandonner leur ville, une autorité extraordinaire (nous y reviendrons dans un prochain chapitre)
  • il entre ensuite dans Orléans défendue par l'évêque Saint Aignan, mais quitte précipitamment la ville le 14 juin 451 à la vue de l’armée qui avance contre lui.

 

Saint Aignan, défenseur de la ville d'Orléans

L'évêque d'Orléans, Saint Aignan, s'est rendu très populaire en défendant vaillamment sa ville durant 4 semaines face à l'invasion des Huns en juin 451 : les troupes d’Attila quitteront en effet la ville sans la dévaster grâce à la conviction de l'Evêque qui incitera les orléanaisà ne pas abandonner leur cité, et au soutien armé des troupes du général romain Aetius.

Il mourra en 453 et sera inhumé dans une nécropole à l’extérieur de la ville. Sa sépulture sera dès le VIe siècle recouverte d’un sanctuaire, qui deviendra un monastère sous l'impulsion de la reine Bathilde, femme de Clovis II, qui y établit la règle de Saint Benoît, avant que l’édifice ne soit entièrement reconstruit à l’initiative de Robert le Pieux autour de 1029. En 1259, Saint-Louis fera transférer les reliques de Saint-Aignan dans une châsse précieuse.
L'église sera détruite durant la guerre de Cent Ans et une nouvelle église sera reconstruite à partir de 1438.

Le célèbre conte "Barbe Bleue", écrit par Charles Perrault à la fin du XVIIe, fait référence à la défense d'Orléans par Saint Aignan : dans cet ouvrage, l'héroïne attend impatiemment ses frères pour la sauver de son mari Barbe Bleue : elle lance par 3 fois l'appel "Anne, ma soeur Anne, ne vois-tu rien
venir ?".

Cette citation est inspirée de la défense de la ville par Saint Aignan cantonné sur les remparts : ses fidèles, redoutant l'arrivée des huns lui demandaient régulièrement : "Aignan, Saint Aignan, ne voyez-vous rien venir ?"

La Crypte de Saint Aignan, qui se présente comme une église souterraine, reste le seul vestige du monastère initial qui se trouvait ici au XIe siècle, au dessus de laquelle a été construite l'église Saint Aignan par la suite.

Conçue pour héberger dès le Ve siècle les reliques de Saint-Aignan, la crypte se présente comme une salle semi-circulaire qui desservait cinq chapelles dont une seule subsiste aujourd'hui. Un martyrium permettait de protéger les reliques que les visiteurs pouvaient apercevoir à travers les interstices du mur. Mais la crypte a été profondément remaniée pour consolider cet espace qui menaçait de s'écrouler, sous le poids de l'église haute.

Photo JFM : crypte de l’église Saint-Aignan à Orléans (XIe)
Merci à la Région Centre !!!


Bataille des Champs Catalauniques

En vue de l’ampleur du danger que représente l'invasion des huns, le général romain Aetius a mis sur pied une armée composite de 60 000 soldats romains, francs, wisigoths et burgondes : cette bataille est ainsi un parfait exemple d'une coalition de romains avec des barbares fédérés.

L’armée d’Aetius pousse les 50 000 soldats d’Attila vers la retraite en un lieu appelé les Champs Catalauniques, situé entre Troyes et Châlons-en-Champagne (la ville se nommait à l'époque gallo-romaine " Duro Catalaunum ").  Il dispose ses troupes en plaçant les barbares les moins fidèles au centre. Les charges de cavalerie commencent le 20 juin à 14h et continuent toute la nuit. Le roi wisigoth Théodoric est tué et les francs sont quasiment exterminés. Au matin, Attila et ses troupes se retranchent au milieu d’un cercle de chariots, et Aetius arrête la bataille en les laissant se replier (probablement pour pouvoir en faire des troupes fédérées par la suite).


Dessin de l'Histoire de France en BD de Larousse

Plus grand choc humain de l'époque

Cet affrontement de 60 000 romains et barbares fédérés et de 50 000 huns aura été le plus grand choc humain de l'époque. Les écrivains romains qui ont évoqué 165 000 morts semblent toutefois avoir largement exagéré leurs chiffres.

 

Conséquence de la victoire des barbares fédérés :

L’obligation de s’allier aux barbares pour contrer les Huns a vivement été ressentie comme un aveu de faiblesse de la part de l’Empire Romain : les Gallo-romains sont de plus en plus sceptiques quant à la puissance de l’Empire.

Attila meurt un an après cette défaite (d’un saignement de nez au cours d’une de ses nombreuses nuits de noces !). Sa mort sera le signal de l’effondrement de son empire qui ne se remettra pas du partage du royaume entre ses nombreux fils issus de ses innombrables mariages.

Cure de santé sur la tombe d'Attila : (selon un article d'Historia N°687)

Connu pour abriter la sépulture d'Attila, le village de Tapioszentmarton en Hongrie voit affluer de nombreux curieux ... car l'endroit dégagerait des "radiations curatives". 350.000 personnes auraient ainsi visité l’an dernier la modeste bourgade pour bénéficier des forces magnétiques censées tout guérir, de la migraine au chagrin d’amour !

 

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